Oh, oh, oh...
Bonjour, moi je suis Nathalie Herrin, je suis avec Frédéric depuis plusieurs années qui m'a enseigné à pris ce que c'était l'art numérique
parce que moi à l'origine je suis musicienne et coach vocal, dans notre travail je m'occupe de la partie artistique.
Je suis Frédéric Durieux, je suis belge et je fais de l'art numérique depuis 1987-1988.
Avant de parler de Nathalie, moi je faisais beaucoup d'installations, c'était des oeuvres éphémères qui étaient présentées dans le cadre d'exposition,
par exemple à Beaubourg ou même au Momma à New York, et c'était donc une création que je faisais pour un moment donné sur un thème particulier
et qui au terme de l'exposition était tout à fait partie aux oubliettes, d'où l'idée au fait de se dire « Tiens, on devrait faire des oeuvres pérennes
qui durent dans le temps » et l'idée de faire donc des tableaux qui sont donc avec des tirages, d'art, réels, numérotés signés,
qu'on puisse accrocher sur un mur et qui ne se détériore pas avec le temps, c'était très séduisant.
Et donc on a eu cette idée ensemble de rallier ça à l'art numérique interactif via cette réalité augmentée qui nous permet donc de, malgré tout,
malgré que ça soit une œuvre inerte sur un mur, on peut quand même voir sa jeunesse, en fait, parce que c'est la jeunesse de ces oeuvres,
vu que sur les ordinateurs, tous nos oeuvres sont vivantes et interactives.
Le numérique, c'est l'outil en fait, c'est-à-dire le pinceau, c'est l'ordinateur, c'est le code, la façon de coder est déjà artistique puisque le langage qui est utilisé par Frédéric,
la façon de tourner les phrases, elle est artistique, c'est comme quelqu'un qui utilise du texte, il va avoir une syntaxe littéraire ou technique.
Donc la différence, on peut dire qu'elle se situe un peu comme ça et donc dans cette syntaxe littéraire, on peut artistique, on peut créer des oeuvres artistiques.
Il faut savoir que toutes nos oeuvres sont créées uniquement avec du code, donc Photoshop n'est pas ouvert, voilà, c'est quand même un truc de particulier.
Et donc le code, on a écrit, on a un logiciel qui n'existe que sur notre ordinateur, de 30 000 lignes de code et qui est au fait qu'on appelle infinitive et qui est la matrice de toutes nos oeuvres.
C'est jamais où on va aller et chaque fois, on est très étonné des résultats, tout en guidant quand même très fort dans la direction dans laquelle on veut aller.
C'est pas le hasard, nous sommes là bien présents pour aller dans une direction bien particulière, mais ça prend des formes parfois qui sont totalement étonnantes.
On a fait des portraits ethniques parce que ça me parle sur le côté, comment dirais-je, enfant du monde, personne du monde entier pour parler de ces portraits.
On en a un uniquement qui est fait à partir d'un seul trait et ce seul trait, c'est comme un génome qui nous permet de créer plusieurs types d'humains et à partir d'un même génome, c'est pour dire que nous sommes égaux et tous identiques en effet de la même chose, voilà.
C'est tout à fait impressionnant qu'on soit capable, que la matrice soit capable de générer un tableau uniquement avec des lignes parce que conceptuellement, quand on commence à décider les lignes, forcément ça perturbe, quand on veut désigner à ce endroit-là, la ligne continue, elle perturbe d'autres parties.
Si on veut mettre du bon là, on en met partout sur toute la ligne, voilà, c'est un peu contradictoire.
Et donc finalement, ça donne des résultats tout à fait intéressants et de l'autre côté, nous avons donc Calamus qui est une planète de plume avec quelques papillons, donc souvent dans notre art, on représente les choses à partir d'une multitude de petits éléments.
Au fait, on parle ce code, on lui a donné un nom, on appelle ça de la poésie algorithmique. La poésie algorithmique, au fait, on fait une sorte de parallèle avec la poésie traditionnelle, donc on peut résumer la poésie traditionnelle,
comme étant quelqu'un, un homme, une femme qui écrit un texte structuré, souvent c'est des pieds, des rimes, ce texte structuré exprime des idées, une petite histoire, et lorsque ce texte élu par une tierce personne, on va dire le spectateur,
et bien ça lui procure des émotions. Et bien, la poésie algorithmique, qui est donc ce code qui se trouve dans la matrice, c'est aussi un texte très structuré, le code c'est extrêmement structuré, c'est aussi écrit par un homme, une femme,
et il n'exprime pas une petite histoire ou des idées, mais il exprime un algorithme. L'algorithme étant une solution à un problème qu'on s'est posé. Ici, le problème que je me suis posé pour créer ce code, c'est que je veux faire des émotions.
Et donc, ce code n'est pas lu par un humain, mais il est lu par un ordinateur où exactement il est exécuté, et le résultat de cette execution, il apparaît sur l'écran des choses qui elles procurent des émotions spectateurs.